Le 4 juillet 2024
La dopamine est un neurotransmetteur qui contrôle les systèmes de plaisir et de récompense du cerveau, ainsi que notre capacité à bouger, à apprendre et à être attentif. Jusqu’à présent, on pensait qu’il n’existait que deux voies liées à la dopamine dans le cerveau. Mais après près de huit ans de travail, le Dr Bruno Giros et son équipe, en collaboration avec l’Université Libre de Belgique, ont identifié une troisième voie de communication de la dopamine, inconnue jusqu’à présent. Cette voie pourrait avoir des implications importantes dans les maladies neurologiques (Parkinson et Alzheimer) et psychiatriques (addiction, schizophrénie, etc.).
Les conclusions de l’équipe internationale ont été publiées dans Nature Neuroscience le 4 juillet 2024.
Résumé scientifique
Le rôle du striatum dans le contrôle moteur est généralement supposé être médié par les deux voies efférentes striatales caractérisées par des neurones de projection striatale (SPN) exprimant les récepteurs D1 ou D2 de la dopamine (D1-SPN et D2-SPN, respectivement), sans tenir compte des SPN coexprimant les deux récepteurs (D1/D2-SPN). Nous avons développé une approche pour cibler ces SPN hybrides chez la souris et démontrons que, bien que ces SPN soient moins abondants, ils ont un rôle majeur dans le guidage de la fonction motrice des deux autres populations. Les SPN D1/D2 se projettent exclusivement sur le globus pallidus externe et présentent des caractéristiques électrophysiologiques spécifiques avec une intégration distinctive des signaux DA. Des expériences de gain et de perte de fonction indiquent que les D1/D2-SPN potentialisent les fonctions pro-cinétiques et anti-cinétiques des D1-SPN et D2-SPN, respectivement, et restreignent la réponse motrice intégrée aux psychostimulants. Dans l’ensemble, nos résultats démontrent le rôle essentiel de cette population de neurones coexprimant D1/D2 dans l’orchestration du réglage fin de la régulation de la DA dans les boucles thalamo-cortico-striatales.
“Striatal projection neurons coexpressing dopamine D1 and D2 receptors modulate the motor function of D1- and D2-SPNs”
par Patricia Bonnavion et al., publié dans Nature Neuroscience