Le 13 août 2024
Un groupe international de psychiatres, psychologues, chercheurs et jeunes a publié un rapport dans la revue The Lancet Psychiatry. Dirigée par Orygen, un centre d’excellence en santé mentale des jeunes en Australie, cette Commission réunit 54 auteurs issus des cinq continents pour alerter sur la crise mondiale de la santé mentale des jeunes. Parmi ces auteurs, notons la présence de trois chercheurs du Douglas : Dre Srividya Iyer, Dr Jai Shah et Dr Ashok Malla.
Dre Srividya Iyer, co-auteure principale de la Commission, a souligné l’énorme disparité en matière d’accès aux soins de santé mentale pour les jeunes. Elle a déclaré qu’en dépit des preuves irréfutables des besoins, seule une petite minorité de jeunes dans les pays à ressources élevées pouvait accéder à des soins adéquats, tandis que dans les pays à ressources faibles ou moyennes, l’accès aux services était tout à fait inadéquat. Elle a également souligné l’impératif moral et pratique d’investir dans des soins de santé mentale coordonnés et efficaces.
La négligence de la santé mentale des jeunes est en partie imputable au sous-investissement dans la santé mentale en général – un problème que l’on observe dans le monde entier.
Cette négligence est amplifiée par l’ambivalence dont la société fait souvent preuve à l’égard des jeunes et de leurs besoins, malgré le fait que les jeunes sont cruciaux pour l’avenir de nos sociétés.
Non seulement il existe un impératif moral de faire face à cette crise de manière coordonnée, collaborative et efficace, mais l’amélioration de la santé mentale des jeunes est nécessaire pour préserver l’avenir des sociétés qui dépendent des capacités et des contributions de leurs jeunes.
– Dre Srividya Iyer, co-auteure de la Commission Lancet Psychiatry
La Commission a passé en revue les grandes tendances mondiales qui influencent la santé mentale des jeunes, telles que l’impact des réseaux sociaux et la menace du changement climatique. Elle propose des solutions concrètes, basées sur des preuves scientifiques, pour renforcer les soins en santé mentale, en s’appuyant notamment sur la participation active des jeunes eux-mêmes.
Le professeur Patrick McGorry, directeur exécutif d’Orygen et auteur principal de la Commission, a souligné que ce rapport représente le premier guide complet sur la santé mentale des jeunes à l’échelle mondiale.
Il est désormais admis que la mauvaise santé mentale est la principale menace pour la santé, le bien-être et la productivité des jeunes, mais alors qu’elle représente 45 % des maladies dans le monde chez les 10 à 24 ans, seuls 2 % des budgets de santé mondiaux sont alloués à sa prise en charge.
– Professeur Patrick McGorry, directeur exécutif d’Orygen
Ce rapport appelle à un investissement accru dans la recherche, à des modèles de soins améliorés et à un accès équitable aux services de santé mentale pour les jeunes dans tous les pays.
Tant que les adolescents et les adultes émergents seront sous-évalués, qu’ils vivront dans la précarité, la société elle-même deviendra précaire.
– Professeur Eóin Killackey, coauteur principal et chef de la recherche et de l’application des connaissances à Orygen
Grâce à des solutions fondées sur des données probantes et élaborées en partenariat avec des jeunes et des personnes ayant une expérience vécue de la santé mentale, la Commission indique la voie à suivre pour faire face à cette crise mondiale.
Lire l’article de The Lancet Psychiatry
Pour plus d’informations :
Communiqué de presse concernant la Commission Lancet
Cinq raisons pour lesquelles la Commission Lancet est importante
Couverture médiatique internationale du rapport :