Laboratoire Booij: Évaluation du risque d’automutilation non suicidaire chez les personnes souffrant de troubles de l’alimentation

5 décembre 2023

La Dre Linda Booij (Continuum des troubles de l’alimentation) et ses collègues viennent de publier une méta-analyse dans l’International Journal of Eating Disorders. L’article, intitulé “Non-suicidal self-injury among individuals with an eating disorder : A systematic review and prevalence meta-analysis”, est rédigé par Ryan H. Kirkpatrick, la Dre Édith Breton, Aleksandar Biorac, le Dr Douglas P. Munoz et la Dre Linda Booij. Cette méta-analyse passe en revue la littérature existante afin de déterminer la fréquence des automutilations non suicidaires (par exemple, se couper, se brûler ou se frapper) chez les personnes souffrant d’un trouble de l’alimentation.

 

Aperçu de l’étude

L’équipe a effectué une méta-analyse des études publiées jusqu’en septembre 2023 portant sur des personnes souffrant de troubles de l’alimentation et mesurant les résultats de l’automutilation non suicidaire. Au total, les auteurs ont identifié et analysé 79 études portant collectivement sur plus de 32 000 personnes souffrant d’un trouble de l’alimentation (anorexie mentale, boulimie, hyperphagie boulimique, autre trouble de l’alimentation spécifié ou trouble de l’alimentation).

Ils ont constaté qu’environ un tiers des personnes souffrant de troubles de l’alimentation s’étaient livrées à une automutilation non suicidaire à un moment ou à un autre de leur vie. L’une des principales conclusions de l’étude est que, bien que la prévalence spécifique varie entre 21 % et 42 % en fonction du diagnostic, l’automutilation non suicidaire est observée chez les personnes souffrant de tous les types de troubles de l’alimentation.

Ainsi, la présence de comportements d’automutilation ne dépend pas du fait que les personnes se livrent à des crises de boulimie, utilisent des méthodes de purge telles que les vomissements ou l’utilisation abusive de laxatifs, et/ou restreignent leur consommation alimentaire, et n’est pas non plus influencée par le poids corporel ou l’âge.

L’étude souligne l’importance de surveiller les comportements d’automutilation chez toutes les personnes souffrant de troubles alimentaires, quels que soient les symptômes spécifiques de ces troubles ou l’âge de la personne. Bien que les auteurs notent que la méthode d’évaluation de l’automutilation varie selon les études analysées, ce qui pourrait affecter les résultats de cette étude, cette méta-analyse rassemble les résultats de nombreuses études différentes pour mettre en évidence la prévalence de l’automutilation non suicidaire chez les personnes souffrant de troubles de l’alimentation.