22 novembre 2024
Auteur.es: J. Quinn Lee, Alexandra T. Keinath, Erica Cianfarano, Mark Brandon
Rappelez-vous la dernière fois que vous vous êtes promené dans un parc : en parcourant les différents chemins, votre hippocampe vous a aidé à créer une carte mentale qui vous a permis de retrouver votre chemin plus tard. L’hippocampe est une petite structure incurvée du cerveau que les scientifiques étudient depuis des décennies. Le Dr Mark Brandon et son groupe de recherche, situé au Centre de recherche du Douglas et affilié à McGill, se sont efforcés d’améliorer notre compréhension du fonctionnement de l’hippocampe. Avec d’autres neuroscientifiques, ils croient que cette partie du cerveau est essentielle pour nous aider à naviguer dans notre monde quotidien, qu’il s’agisse de se souvenir d’un itinéraire, de reconnaître un lieu ou même de planifier un nouveau chemin dans une région que nous ne connaissons pas bien.
Cependant, jusqu’à présent, les expériences visant à évaluer les différentes théories sur le fonctionnement de l’hippocampe étaient limitées et ne permettaient pas d’établir des comparaisons claires et impartiales entre l’activité hippocampique et les prédictions faites par les théories concurrentes de l’hippocampe. En effet, les chercheurs n’avaient pas les moyens d’explorer la façon dont les milliers de neurones de l’hippocampe réagissent lorsque les animaux se déplacent dans des environnements variés, ni les outils nécessaires pour comparer ces réponses neuronales aux théories.
L’étude de Brandon, dirigée par le Dr Quinn Lee, chercheur postdoctoral principal, a utilisé un microscope miniaturisé, suffisamment petit et léger pour être transporté par des souris, afin d’analyser ces réponses neuronales. Ils ont observé comment les neurones de l’hippocampe s’activent lorsque les animaux naviguent dans différents espaces, tels que des labyrinthes ou des pièces de formes variées. Ils ont ainsi découvert que, même si chaque cerveau est unique, il existe des schémas communs dans la manière dont ces neurones s’activent lorsqu’un animal navigue dans de nouveaux espaces.
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que cette recherche apporte des réponses importantes à des questions de longue date sur l’hippocampe. En utilisant leur approche, Brandon et son équipe ont montré que seule une poignée de théories hippocampiques concurrentes étaient capables de reproduire avec précision la façon dont les neurones hippocampiques réels s’adaptent à des environnements en constante évolution.
En résumé, cette étude ne se contente pas de fournir des informations théoriques ; elle offre un cadre concret pour mieux comprendre comment notre cerveau crée des représentations de l’espace – et comment nous comprenons et mémorisons le monde qui nous entoure. Ces découvertes pourraient non seulement faire avancer la recherche sur la navigation et la mémoire, mais aussi avoir des implications importantes pour mieux comprendre certaines pathologies liées à la mémoire, comme la maladie d’Alzheimer.