La maltraitance infantile a des effets dévastateurs et à long terme, augmentant de façon considérable le risque de dépression et de suicide pour toute la vie. Les processus neurobiologiques qui sous-tendent cette vulnérabilité accrue demeurent cependant mal compris. Des recherches effectués dans les laboratoires du Groupe McGill d’études sur le suicide ont étudiée l’hypothèse que des adaptations épigénétiques, transcriptomiques et cellulaires pourraient se produire dans une région du cerveau nommé le cortex cingulaire antérieur suite à l’abus chez l’enfant.
- Pour la première fois, des chercheurs ont pu observer des modifications des structures neuronales dans certaines régions du cerveau chez des personnes ayant été victimes de maltraitance grave durant l’enfance. Les chercheurs croient que ces modifications pourraient contribuer à l’émergence de troubles dépressifs et de comportements suicidaires.
- Au nombre des difficultés associées à la maltraitance infantile grave, notons le risque accru de trouble psychiatrique, tel que la dépression, un degré élevé d’impulsivité, d’agressivité et d’anxiété de même qu’une toxicomanie plus fréquente et le suicide.
- Dans les pays occidentaux, de 5 à 15 % des enfants âgés de moins de 15 ans sont victimes de maltraitance physique ou sexuelle grave et non aléatoire.
Des chercheurs du Groupe McGill d’études sur le suicide, qui relève de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et du Département de psychiatrie de l’Université McGill, ont tout récemment publié une étude dans l’American Journal of Psychiatry selon laquelle les séquelles à long terme des traumatismes, tels que la maltraitance grave, subis durant l’enfance pourraient être attribuables à une défaillance structurelle et fonctionnelle touchant des cellules du cortex cingulaire antérieur. Cette région du cerveau participe grandement à la régulation des émotions et de l’humeur.
Lire la nouvelle complète sur le site du Bulletel de la Faculté de médecine de l’Université McGill: La maltraitance infantile affecte les circuits cérébraux
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Lutz PE, Tanti A, Gasecka A, Barnett-Burns S, Kim JJ, Zhou Y, Chen GG, Wakid M, Shaw M, Almeida D, Chay MA, Yang J, Larivière V, M’Boutchou MN, van Kempen LC, Yerko V, Prud’homme J, Davoli MA, Vaillancourt K, Théroux JF, Bramoullé A, Zhang TY, Meaney MJ, Ernst C, Côté D, Mechawar N, Turecki G. Association of a History of Child Abuse With Impaired Myelination in the Anterior Cingulate Cortex: Convergent Epigenetic, Transcriptional, and Morphological Evidence. Am J Psychiatry. 2017 Jul 28:appiajp201716111286. doi: 10.1176/appi.ajp.2017.16111286.
Voir la couverture média de cette nouvelle:
Radio-Canada (Medium Large) | Comment la maltraitance infantile nuit au développement du cerveau
CJAD | Child abuse linked to changes in brain structure that may lead to depression, suicidal tendencies
Parents | La maltraitance infantile affecte les circuits cérébraux
Romper | Study finds how traumatic childhood experiences harm kids’ brains later in life
Le Figaro | Violences sur mineurs : des conséquences sur le développement de leur cerveau