Les personnes atteintes de maladies mentales souffrent d’inégalités multiples. Celles-ci incluent (i) une diminution de la réussite scolaire; (ii) des niveaux élevés de chômage et de tensions financières; (iii) des réseaux sociaux tronqués; (iv) une mauvaise santé physique et une réduction de la longévité; (v) un risque accru de suicide et de toxicomanie; (vi) des niveaux élevés de stigmatisation et de discrimination; et (vii) un taux faible d’engagement de service et d’adhésion au traitement.
Le groupe de recherche et d’intérêt en psychiatrie sociale est consacré à la recherche, à l’action et à l’application des connaissances qui peuvent réduire ces inégalités et améliorer la vie des personnes atteintes de maladies mentales. Dans le cadre de cette tâche, une grande partie de notre travail s’articule autour de deux concepts liés, le rétablissement et la stigmatisation. La mission globale du groupe de recherche et d’intérêt en psychiatrie sociale est de mener des recherches et de prendre des mesures qui favorisent au bout du compte le rétablissement et diminuent la stigmatisation. Notre travail vise à aider toutes les personnes qui souffrent de maladies mentales. Cepandant, au cours des dernières années, nous avons concentré une grande partie de nos activités sur deux groupes qui sous-utilisent les services de santé mentale : les immigrants et les hommes.
Le Rétablissement
Nous avons réalisé de nombreuses études subventionnées portant sur le rétablissement de la maladie mentale grave, les obstacles et les éléments facilitateurs à la guérison. Nos recherches suggèrent que le rétablissement d’une maladie mentale grave est beaucoup plus complexe que ce que démontrent les notions cliniques traditionnelles de la rémission des symptômes. C’est ce grand défi qui motive largement notre travail. Les personnes atteintes d’une maladie mentale grave considèrent le rétablissement comme un processus plutôt qu’un résultat, et se concentrent sur la réappropriation progressive d’un sens de vie dans la communauté. Nos recherches suggèrent que des facteurs tels que l’emploi, le logement sûr, les relations sociales enrichissantes, la spiritualité et la contribution à la société sont des éléments clés du rétablissement. À l’opposé, le chômage, les pressions financières, la peur de la criminalité, la mauvaise qualité des services de santé mentale et la stigmatisation sont des obstacles au rétablissement. Nous évaluons en continue les interventions, les politiques et les pratiques favorables au rétablissement. Dans cette optique, nous avons conseillé des hôpitaux, des fournisseurs de services de santé mentale, des services sociaux et des organismes communautaires à réaliser des politiques et des pratiques orientées vers le rétablissement. Nous avons également formé des cliniciens sur l’importance de se positionner en faveur du rétablissement. Nous continuons à favoriser le rétablissement dans les services sociaux et les services de santé. Nous sommes toujours disponibles à discuter avec les cliniciens, les organismes communautaires ou les fournisseurs de soins de santé à propos du rétablissement.
La Stigmatisation
La plupart de nos recherches indiquent que la stigmatisation représente l’obstacle le plus considérable pour le rétablissement des personnes atteintes de maladies mentales graves. Elle réduit directement leur qualité de vie et contribue significativement à la discrimination qu’ils peuvent subir. La stigmatisation est généralement basée sur des perceptions erronées, des mythes et des stéréotypes inexacts. Notre recherche suggère que cela peut affecter négativement la confiance en soi, l’engagement des services, les possibilités d’emploi et les relations sociales. Notre recherche suggère également que la stigmatisation peut être réduite par des méthodes diverses, y compris l’éducation du public, ainsi que l’autonomisation des personnes atteintes de maladie mentale. En collaboration avec la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), nous avons travaillé actuellement avec les médias et les écoles de journalisme pour essayer d’améliorer la couverture de la maladie mentale dans les médias canadiens. Ce projet est toujours en cours et nous sommes heureux d’annoncer une amélioration significative de la couverture ces dernières années. Aussi, nous menons actuellement un projet vidéo participatif financé par les IRSC, où les personnes atteintes d’une maladie mentale grave produisent des courts documentaires sur leur vie. Ces documentaires sont actuellement présentés dans des ateliers d’anti-stigmatisation destinés aux étudiants, aux enseignants et aux fournisseurs de soins de santé, et nous mesurons s’ils réussissent à réduire la stigmatisation. En bref, nous nous engageons à une meilleure compréhension de la stigmatisation et à en réduire les effets sur les personnes atteintes de maladies mentales graves. Encore une fois, nous sommes toujours disponibles pour discuter des moyens de réduire la stigmatisation avec les fournisseurs de soins de santé et d’autres organisations intéressées, y compris les employeurs, les médias et les écoles.
Financement
Nous sommes actuellement financés par des subventions et des bourses salariales accordées par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le Fonds de recherché du Québec-Santé (FRQ-S), la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). Les étudiants du Groupe sont actuellement (ou ont été récemment) financés par des bourses du CRSH, le FRQ-S et les IRSC.
Pour plus d’informations, s’il vous plaît visiter :
Chaîne YouTube Recovey Mental Health