Groupe de recherche du PEPP-Montréal

peppLa recherche fait partie intégrante du PEPP au même titre que les activités cliniques et de formation. Elles se nourrissent les unes les autres pour offrir aux patients et à leur famille des diagnostics et des traitements de pointe pour les premières phases de la psychose.

La recherche vise à approfondir notre compréhension de la nature des troubles psychotiques, des répercussions de ces troubles sur les patients et leur famille. Elle permet le développement et l’évaluation de nouvelles approches en matière de traitement et de prévention.

Projets de recherche

Les chercheurs du PEPP-Montréal ont des compétences variées et collaborent avec des experts de différentes disciplines à l’Institut Douglas, au Canada et dans le monde. Certains projets spécifiques cherchent à comprendre comment les facteurs biologiques et environnementaux s’unissent pour influencer le risque de souffrir d’un trouble psychotique.

Voici les projets de recherche présentement en cours au PEPP

1. Les marqueurs de rémission neurocognitifs et de neuroimagerie dans les premiers épisodes psychotiques

Martin Lepage, Ph.D.; Ashok Malla, MBBS, FRCPC; Ridha Joober, M.D., Ph.D.; Jens Pruessner, Ph.D.

Débuté en 2004 – recrutement en cours

En utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), l’étude compare l’activité cérébrale pour la mémoire de reconnaissance (mémoire de récupération) dans un groupe de sujets avec un Premier Épisode Psychotique (PEP) dans lequel une dysfonction de la mémoire de récupération pourrait être un aspect important de leur symptomatologie, avec un groupe contrôle en santé. L’hypothèse est que les problèmes de mémoire dans les sujets avec un PEP sont associés à une activité anormale à l’intérieure de portions spécifiques du cerveau. Dans cette étude longitudinale, les participants passent un examen IRM quand ils débutent l’étude, ensuite à un an et deux ans suivant l’examen initial.

Financement : Instituts de recherche en santé du Canada

2. La génétique de la schizophrénie et sa variabilité phénotypique

Ridha Joober, M.D., Ph.D.; Guy Rouleau, M.D.

Débuté en 2006 – recrutement en cours

Cette étude cherche à comprendre comment la génétique pourrait influencer la santé mentale. Il existe des preuves solides que la perturbation d’un ou de plusieurs gènes (comme le COMT, le récepteur Glutamate 3, BDNF) pourraient conduire à des changements de comportements typiques chez les patients souffrant de psychose. Les gènes contiennent de l’ADN, qui est composé de molécules contenant toute l’information génétique transmissible contrôlant l’activité cellulaire du corps. L’ADN fournit les instructions pour déterminer les caractéristiques héréditaires d’une personne comme la couleur des yeux et le groupe sanguin. Les propriétés génétiques seront déterminées à partir d’un échantillon sanguin prélevé au bras du participant.

3. Une évaluation contrôlée et randomisée d’un service d’intervention précoce spécialisé et prolongé ” vs. “un traitement de soins réguliers” pour la gestion d’un premier épisode psychotique durant la période critique de cinq ans

Ashok Malla, M.D., MBBS, FRCPC; Ridha Joober, M.D., Ph.D.; Ross Norman Ph.D. ; Norbert Schmitz, Ph.D.; Eric Latimer, Ph.D.; Amal Abdel-Baki M.D. ; Srividya Iyer, Ph.D.; Thomas Brown, Ph.D.; Merete Nordentoft M.D.

Débuté en 2006 – recrutement en cours

“L’intervention précoce” en psychose est un concept relativement nouveau en santé mentale. Elle est conçue pour améliorer le pronostic en schizophrénie par le biais d’une détection précoce d’une psychose non traitée. Elle permet de fournir un traitement efficace spécifique à la phase. Bien que les résultats d’une approche d’intervention précoce dans le traitement des premiers épisodes psychotiques soient encourageants, il reste à voir combien de temps de telles interventions spécialisées doivent se poursuivre pour produire un effet bénéfique à plus long terme sur l’évolution de la maladie. Cette étude contrôlée aléatoirement à sites multiples compare l’efficacité à long terme d’un traitement spécialisé prolongé (utilisant le modèle de traitement intensif modifié avec gestionnaire de cas de PEPP-Montréal) avec l’alternative d’un suivi de routine (fourni par des services de santé mentale réguliers dans la communauté). Cette étude est faite auprès d’un échantillon de patients souffrant d’un premier épisode psychotique ayant complété deux années de traitement dans un Programme d’Intervention Précoce pour Psychoses.

4. Analyse de la faisabilité, de l’acceptabilité et des bénéfices de l’utilisation de technologies mobiles et basées sur Internet pour optimiser la prestation des services de santé mentale pour les jeunes diagnostiqués avec un premier épisode psychotique

Shalini Lal, Ph.D..; Ashok Malla, M.D., MBBS, FRCPC;

Ce projet novateur de trois ans consiste à adapter et examiner une nouvelle intervention en ligne qui vise à réduire les rechutes (c.à.d. les hospitalisations) et améliorer la qualité de vie et le rétablissement de jeunes diagnostiqués avec un premier épisode psychotique. De plus, nous allons synthétiser systématiquement la littérature pertinente et procéder à une évaluation des besoins auprès des jeunes avant d’adapter et d’évaluer l’intervention. Ce sera la première étude canadienne sur l’utilisation de technologies mobiles et basées sur internet pour offrir des services spécialisés aux jeunes atteints de psychose. L’étude réunira un groupe de chercheurs internationaux et interdisciplinaires spécialisés dans l’informatique en santé mentale, la santé mentale des jeunes, les premiers épisodes psychotiques, la prévention des rechutes, le rétablissement et l’application des connaissances. Les résultats permettront d’améliorer nos connaissances sur les bénéfices et les défis dans la prestation d’interventions en santé mentale aux jeunes en utilisant des technologies mobiles et basées sur internet. Les résultats fourniront aussi des informations importantes permettant de savoir si la mise en œuvre de ce type d’approche est justifiée dans le système canadien de soins en santé mentale. Le projet vise ultimement à améliorer l’accès et la qualité de la prestation des soins de santé mentale axés sur la jeunesse au Canada, et également de contribuer aux efforts mondiaux pour améliorer l’accès aux soins de santé mentale pour les jeunes.

Financement : Instituts de recherche en santé du Canada

5. Évaluer l’efficacité thérapeutique et la tolérance à l’aripiprazole chez les patients présentant un premier épisode psychotique: étude observationnelle

Ashok Malla, M.D., MBBS, FRCPC; Ridha Joober, M.D., Ph.D.; Martin Lepage, Ph.D.

Ce protocole de recherché vise à analyser dans un contexte clinique l’utilité pratique de l’approche «sécurité d’abord» en matière de prescription des antipsychotiques auprès d’une clientèle présentant un premier épisode psychotique. Des données scientifiques éprouvées seront collectées sur maintes dimensions dont l’efficacité, les effets secondaires, la cognition, les changements au niveau des structures cérébrales ainsi que la qualité de vie. Cette étude sera menée à la clinique PEPP-Montréal de l’Institut Douglas qui offre des services spécialisés en matière d’intervention précoce en cas de psychose. L’étude nous permettra aussi d’évaluer les options thérapeutiques sécuritaires en matière de traitement des épisodes psychotiques; ce qui ultimement nos permettra d’améliorer nos services afin d’aider nos patients à mieux gérer leurs symptômes.

Financement : Bristol Meyer Squibb

6. Premier épisode psychotique à Montréal, au Canada et à Chennai, en Inde: examen de multiples domaines de pronostic et le rôle différentiel des facteurs familiaux

Ashok Malla, M.D., MBBS, FRCPC; Srividya Iyer, Ph.D.; Rangaswamy Thara, M.D.; Ridha Joober M.D., Ph.D.; Norbert Schmitz, Ph.D.; Valerie Taylor, M.D.; Ramachandran Padmavati, M.D.; Stephanie Lloyd, Ph.D.

Débuté en 2012 (étude pilote complété de 2008 à 2010). Recrutement en cours

Le projet implique une collaboration entre deux équipes ayant des forces complémentaires: l’une apporte une expérience en recherche culturellement pertinente sur la schizophrénie en Inde, et l’autre est une pionnière en recherche sur les premiers épisodes psychotiques au Canada. Des enquêtes antérieures sur les pronostics de psychoses avec variations interculturelles ont souvent été limitées par des facteurs confondants tels que les différences dans la durée de la psychose non traitée et les traitements reçus. Pour éviter ces pièges, l’étude proposée portera sur des patients non préalablement traités d’un premier épisode psychotique à Chennai en Inde et à Montréal au Canada, qui recevront un traitement clairement défini et similaire pendant deux ans. Les principaux objectifs sont d’étudier les différences entre les sites dans un éventail de domaines liés au pronostic et aux facteurs familiaux. Nous voulons savoir si les différences dans les facteurs familiaux contribuent à la variation des pronostics. Notre hypothèse est que les meilleurs pronostics de psychoses en Inde s’expliquent essentiellement par le niveau relativement plus élevé de soutien familial disponible aux personnes souffrant de psychose en Inde comparativement aux pays développés comme le Canada.

Les résultats du projet feront progresser notre compréhension de l’évolution de la psychose précoce en Inde, de la variation interculturelle dans le pronostic de la schizophrénie, et de la façon dont les familles contribuent à de meilleurs pronostics en Inde. Cette compréhension va façonner le développement de services d’intervention précoces et culturellement appropriés pour la famille en Inde et aussi suggérer des stratégies pour améliorer le pronostic de la schizophrénie en Occident, allégeant ainsi (même si partiellement) le lourd fardeau que la schizophrénie impose indépendamment du contexte culturel.

Financement : Instituts de recherche en santé du Canada

7. Jugement et schizophrénie : les déterminants psychologiques et neuronaux

Martin Lepage, Ph.D.; Ashok Malla, M.D., MBBS, FRCPC; Ridha Joober, M.D., Ph.D.; Norbert Schmitz, Ph.D.

Débuté en 2010 – recrutement en cours

Il s’agit d’une étude transversale à multiples dimensions du jugement. L’étude permet une exploration de différentes dimensions du jugement et fournit de nouvelles informations sur la façon dont ces différentes dimensions sont reliées à des facteurs psychologiques et biologiques spécifiques. Les données sont recueillies sur le jugement, la psychopathologie, la neurocognition, la métacognition et la neuro-imagerie (anatomie et activité neurales) dans une vaste cohorte de patients atteints de schizophrénie. Des efforts seront faits sur les patients qui ont été malades pendant au moins cinq ans. L’objectif principal est d’examiner les dimensions indépendantes du jugement à travers une multitude de mesures remplies par des cliniciens et des auto-évaluations sur le jugement.

Financement : Instituts de recherche en santé du Canada

8. Étude de cohorte prospective et non interventionelle auprès de patients présentant des symptômes persistants de schizophrénie afin de décrire l’évolution de la maladie et le fardeau qu’elle représente/ PATTERN

Ashok Malla, M.D., MBBS, FRCPC; Martin Lepage, Ph.D.; Ridha Joober, M.D., Ph.D.

Étude internationale, multicentrique, observationnelle d’une cohorte prospective de patients présentant des symptômes persistants de schizophrénie suivis en cliniques externes de psychiatrie. Cette étude comprend 2 phases : la première de nature transversale avec collecte des données lors de l’évaluation initiale; la seconde longitudinale impliquant un suivi sur 2 ans. Les objectifs de cette étude sont d’apprécier l’évolution clinique telle que rapportée par les patients et de façon optionnelle par les soignants en dehors de toute intervention quelconque. Un autre objectif est de mesurer la présence de symptômes spécifiques auprès d’une clientèle présentant des symptômes persistant de la schizophrénie sur une période de 2 ans dans un contexte de pratique clinique de routine.

Financement : F. Hoffmann-La Roche SA

9. Évaluation d’un modèle novateur à faible coût pour améliorer les services de santé mentale dans un district rural au Cachemire

Ashok Malla, M.D., MBBS, FRCPC; Mushtaq Margoob, M.D.; Thara Rangaswamy, M.D.; Srividya Iyer, Ph.D.; Shalini Lal, Ph.D.; Ridha Joober, M.D., Ph.D.; Marc Laporta, M.D.

Financement approuvé en 2013 et projet débutant en 2013 (2013-2015)

Ce projet vise à fournir des services de base en santé mentale en utilisant un modèle novateur, à faible coût, dans les parties du district essentiellement rural de Ganderbal (incluant la ville de Ganderbal et la région jusqu’à Kangan avec une population totale de 100 000) au sein de la vallée du Cachemire déchirée par les conflits au nord de l’Inde. Nous allons travailler avec les ressources préexistantes de la région et former les agents de santé communautaire à fournir des services de santé mentale aux jeunes entre 14 et 35 ans. Les données sur le pronostic fonctionnel, la qualité de vie et les symptômes seront également recueillies. L’ensemble du projet sera facilité par l’utilisation de nouvelles technologies, par de la formation dispensée à l’aide de netbooks, téléphones cellulaires et une base de données utilisant le Cloud. Des cliniques montées dans un autobus serviront aussi à  rejoindre et traiter les patients dans les régions éloignées.

Financement: Instituts de recherche en santé du Canada: Grands Défis Canada